Voici quelques-uns de ces glorieux vétérans qui s’illustrèrent dans la grande Armée Impériale.
Louis-Victor Baillot :

Né à Percey (Yonne), le 9.04.1793. Il fit partie de la seconde levée en masse de juillet 1812 et entra au service en qualité de fusilier àla3me compagnie du 3eme bataillon du 105e régiment d’infanterie de ligne, le 25.11.1812. Il fit la campagne d’Allemagne de 1813 et participa à la bataille de Wittenberg, le 17.04.1813, fut aux opérations militaires dans le Mecklembourg et au siège de Hambourg, sous Davout, en septembre 1813. Rentra en France en avril 1814 et fut licencié le 13.08. Rappelé en qualité de fusilier au 105e de ligne en avril 1815. Fit la campagne de Belgique à l’Armée du Nord. A Waterloo (18.06.1815, dans l’après-midi) , il reçut un coup de sabre à la tête; le 19, il fut fait prisonnier de guerre et emmené en captivité sur les pontons anglais et fut libéré en 1816 ; il fut réformé lamême année comme phtisique . Il reçut, en 1857, la médaillede Ste-Hélène, et,en 1896, fut décoré de la légion d’Honneur. Il décéda, dans sa maison, à Carisey (Yonne), le 3.02.1898, à l’âge de 104 ans,9 mois et 24 jours. Sa sépultur, au cimetière de Carisey, fut restaurée en 1998 par l’association « Les Amis du Patrimone Napoléonien »
Source : Documentation de Jean-Pierre Bibet,des Amis du Patrimoine Napoléonien
Jules-Frédéric De Corday :

Ce pett cousin de Charlotte de Corday est né au Renouard (Orne), le 21.06.1788. Il s’enrôle dans la cavalerie de la Grande Armée en 1806. Il fait les campagnes de Prusse et Pologne (1806-07) comme sous-lieutenant au 9eme chasseurs ; à l’armée de Naples, en 1808 ; l’ Autriche en 1809, il est blessé, le 5.07, à Wagram, de 2 coups de sabres sur la tête en chargeant; il passe lieutenant le 23.08 ; Calabre en 1810 ; Russie en 1812, le 3.11, à Viazma, étant d’ordonnance près du général d’Ornano une balle lui traversa la jambe droite en cherchant à rallier de l’infanterie;1813 et 1814 à la Grande Armée ; capitaine adjudant-major le 8.01.1815 ; capitaine aux chasseurs de la Vendée le 8.05.1816 ;1823 en Espagne, il est alors capitaine- commandant au 3e régiment de Chasseurs des Ardennes. Il est rayé des contrôles le 16.01.1824.
En ce qui concerne les décorations, Jules-frédéric de Corday est :Chevalier de St-Louis, de la Légion d’Honneur et de St-Ferdinand d’Espagne, médaillé de Ste-Hélène.
En 1807, après la campagne de Pologne, il fut présenter,lors d’un bal de la Cour, par le maréchal Kellerman à l’impératrice comme cousin de Charlotte de Corday. Aussitôt, Joséphine lui posa de nombreuses questions sur sa célèbre cousine. Il répondit qu’il était trop jeune pour l’avoir connue elle-même mais qu’il en avait entendu parler par sa famille, et tous les membres s’accordaient pour dire qu’étant enfant tout annonçait en elle qu’elle serait une femme supérieure. Avoir Charlotte comme cousine avait été pour lui un véritable passe lorsqu’il se présenta à Mayence pour s’enrôler car il avait omis de se munir des papiers nécessaires et on le menaçait de le renvoyer chez lui. Il s’était alors écrié : Je ne puis cependant pas retourner dans ma Basse-Normandie. Je suis bien Frédéric de Corday, né au Renouard ! Le maréchal Kellermann se trouvait dans lesbureaux.Ayant entendu celà, il demanda à notre personnage si il était bien de la famille à Charlotte de Corday,celui-ci ayantrépondu par l’affirmative le maréchal dit :Cela suffit ! Avec un pareil nom, vousn’avez pas besoin d’autres pièces !
Jules-Frédéric de Corday, après avoir quitté le service, s’installa à Breteuil sur Iton (Eure) et en fut maire de 1851 à 1852. Il meurt le 6.12.1871, à 83 ans.
Source : Dictionnaire des médaillés de Sainte-Hélène dans l’Eure, volume I
Jacques-Paschal Monnier :

Né le 20.04.1778 à St-Martin-aux-Buneaux (Seine-Maritime). Le jour de sa naissance, son père,marin, était en mer. Il a 5 frères et deux soeurs.
Le 2.10.1789, à 11 ans, il est mousse sur le Saint-Valéry, bâteau de pêche d’un de ces oncles, jusqu’au 2.04.1792. Du 1.10.1792 au 22.12.1792, il est sur le Saint-Nicolas. Du 2.03.1793 au 4.01.1794, sur le Port Peltier. Le 4.04.1794, le Port Peltier est appelé au service de l’Etat comme transport, Jacques-Paschal,toujours en qualité de novice y restera jusqu’au 26.09. Il passe alors sur le Philippe Nicolas pour une courte période de pêche du 2.12 au 27.01.1795 et il reprend du service sur La Laurette (corvette), embarquement au Havre,du 2.04.1795au 7.04.1796. Du 8.04 au .03.1797, le voici sur la frégate l‘Incorruptible, capitaine Bescond, en qualité de matelot, qui, accompagné d’une petite escadre, part de l’Ile de Walcheren (Pays-Bas), pour une course en mer du Nord, le 15.07.1796. Un navire anglais, Le Glatton, hèle l‘Incorruptible, mais ce dernier finit par s’échapper et rentre, son mât de misaine assez gravement endommagé, dans l’estuaire de l’Escaut.
Du 8.03.1797 au 10.04, Monnier est sur l’Insolent (canonnière,capitaine Brouelle), puis,du 3.05 au 24.07, sur Le Charles (bâteau de transport,capitaine Godin). Du 25.07.1797 au 11.07.1801,il est matelot ou aide-canonnier sur les bâteaux suivants : l’Enigme (canonnière, capitaine Jade), la Circonstance (canonnière), la Canonnière n°1, le St-Jean (bateau), la Carmagnole (frégate, capitaine Hubert), le Jeune Adrien (bateau), la Libre (frégate), le Succès (cutter).
Le 25.04.1800, à bord de la Carmagnole,en qualitéd’aide-canonnier, il participe,dans l’estuaire de l’Escaut, en compagnie de l’Incorruptible, la Poursuivante, la Désirée, sous les ordresdu capitaine Castaing chef de la division, contre 7 frégates, corvettes, cutter britanniques portant 144 canons. La Désirée est enlevée en15 mn!..Les autres bateaux font voile sur Flessingue, où ils arriveront sans autre ennuis. Jacques-Paschal est, heureusement, à bord de la Carmagnole.
Le 12.07.1801, à bord du Succès, il participe au sauvetage de deux équipages espagnols durant le débarquement ouest de Gibraltar. Ces deux navires, le Real Carlos et le San Hermenegilde, se sont canonnés mutuellement alorsqu’un navire anglais avait attaqué l’un d’eux!..La riposte fut une affreuse méprise, car les 2 navires ayant fait leplein de munitions sautèrent presque en même temps.
Le 31.08, le Succès (Monnier à son bord) et La Bravoure partent pour Livourne, dans le but d’aller au ravitaillement, les deux frégates s’échoueront,car elles naviguent au plus près du rivage, et seule le Succès pourra être relevé.
Du 22.01.1804 au 30.03.1807, Jacques-Paschal est sur La Providence et c’est dans cette période que se situe Trafalgar. Il mentionne dans une lettre adressée au ministre de la guerre qu’il avait pris en 1804 le commandement du transport 243 d’artillerie, ce transport est inscrit dans le répertoire général de la marine comme ayant pour nom : La Providence ! Effectivement,dans les archives de la Marine Nationale, on trouve trace de ce commandement, mais seulement en ce qui concerne l’intendance et les frais de subsistance. Toutefois, il fautnoter que La Providence 243 est indiqué dans les archives de Cherbourg comme un bâtimentfaisant partie de la flotte du Nord, prévue pour « la descente en Angleterre ». Il est possible que ce bâtiment ait fait office de ravitailleur puisqu’il est porté sur les registres comme transport d’artillerie et, que de ce fait, il ait assisté,mais de loin à la fameuse bataille.
En 1809, il est sur le Dalmate (vaisseau de haut bord, capitaine Mossin), ancré à Anvers, comme maître-canonnier, jusqu’au 6.04.1811. Muni d’une permission spéciale, il vient, le 6.02.1811,à St-Martin aux-Bruneaux pour se marier avec Marie-Angélique Hedouin.
Maître-canonnier de 1ere classe à bord du Friedland (lougre,capitaine Jean Coudein), faisant partie de l’Armée Navale d’Anvers composée de 18 vaisseaux, sous les ordres du Vice-Amiral Burgues Missiessy, il est présenté lorsd’uneinspection,le20.09.1811 à Napoléon 1er par le ministre de la marine, Decrès, contre-amiral, et l’Empereur lui dira : Je me souviendrai de toi !.
Monnier contine à naviguer au service de l’Etat du 4.12.1813 au 1.09.1814, sur le Pacificateur, capitaine Osewaerde (officier hollandais) et le Tromp.
En 1815, la monarchie rétablie, Jacques-Paschal se consacre à la pêche et au cabotage. Il passe, au Havre, l’examen de Maître au Cabotage, et, est reçu le 19.07.1817.Il est breveté Capitaine le 2.09.1819.
En 1816, alors qu’il commandait le Jean-Baptiste de St-Valéry-En-Caux, en qualité de capitaine-patron, il participa à une actionde sauvetage lors d’un naufrage en mer,au large de St-Valéry-en-Caux,relaté par lui-même,et parceux qu’il sauva (11 hommes sur 18 de l’équipage) et dont il est faitmention sur son état de service édité par l’Inscription Maritime de Fécamp.
Il sera patron, maître au cabotage ou capitaine jusqu’en septembre 1846.
Matelot sur Le St-François, Patron sur le St-Victor, sur le St-Jacques, sur le Jean-Jacques, sur le Jean-Baptiste, Maître sur le Jeune Arthur, sur le Renard, sur le Saint-Adrien, sur l’Aline, sur le Saint-Paul, sur le Cérès et l’Adelphine.
Dans l’entretemps, pardécret du 18.05.1829,décision n°298, il fut admis demi-solde.
Capitaine, en 1826, sur le Saint-Adrien, direction la Corogne ; le 24.05.1843, capitaine de l’Adelphine, pour un nouveau voyage, et d’autres encores qui se succèderont jusqu’en 1849,année où il prend sa retraite etseretire à Fécamp
En novembre 1852,il envoie une lettre au ministre de la Marine, en citant ses états de service pour obtenir la Légion d’Honneur. Sa demande est transmise et enregistrée le 27.11, mais, la croix ne lui sera,finalement, attribuée qu’en 1865.
Il décède en 1869, à 90 ans.
Source : Documentation de madame Nadine Delafosse
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http://www.histoire-empire.org/docs/veterans/veterans.htm
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